Ce 27 juin 2018, un procès bien particulier s’est tenu devant le tribunal correctionnel de Caen.
Depuis le début du mois de mai 2018, les habitants d’un petit village au nord de Caen retrouvaient leurs chats blessés. Les animaux présentaient des fractures aux pattes qui ne pouvaient pas découler d’un accident. L’inquiétude se généralisant, certains propriétaires allaient même jusqu’à camper dans leur jardin pour prévenir l’arrivée d’un rôdeur.
La gendarmerie de Douvres-la-Délivrande a mené une enquête poussée, et a recueilli plusieurs témoignages, qui ont conduit à l’arrestation d’un suspect. Le quinquagénaire, cadre supérieur d’une grande société industrielle caennaise et père de famille, a été condamné à 18 mois de prison, dont 9 mois fermes. La peine prononcée est plus faible que celle requise par le Procureur de la République, Carole Étienne. Cette dernière demandait en effet la peine maximale.
Le Code pénal punit les sévices et actes de cruauté envers les animaux de deux années d’emprisonnement et de 30.000,00 euros d’amende (C. pén., art. 521-1). Depuis l’introduction de l’amendement Glavany dans le Code civil en 2015 (C. civ., art. 515-14), les peines prononcées dans le cadre d’infractions « animales » sont plus sévères. On compte plus de condamnations à de la prison ferme depuis que le caractère sensible des animaux a été reconnu. En comparution immédiate (l’homme arrêté le 26 a été jugé dès le lendemain alors qu’il avait reconnu les faits), le juge n’a toutefois pas ordonné de mandat de dépôt. En d’autres termes, la peine pourra être aménagée et le coupable n’est pas assuré d’être incarcéré. Il a toutefois été condamné à dédommager les victimes (propriétaires des chats) et à une obligation de soins.
Ce procès a été jugé exceptionnel à bien des égards. C’est la première fois que de tels actes sont jugés en France. Plus que pour avoir torturé des chats, l’homme est jugé pour avoir torturé une quinzaine de chats au minimum. Il s’agit d’une affaire sans précédent. Il est en effet très délicat d’appréhender des individus coupables d’actes de cruauté en série et le commandant Faure peut se féliciter d’en avoir arrêté un.
Maître Grillon, l’avocat des parties civiles (familles et associations de protection animale) juge ce procès hors du commun : « il est exceptionnel parce que l’auteur, qui a reconnu les faits, est un tortionnaire de chats, un serial cat killer, quelqu’un qui a tué et en tous cas fracturé des pattes, plusieurs pattes de chats dans le nord de Caen sur une longue période. C’est la première fois qu’un individu de cette nature est pris par les autorités de police, les autorités judiciaires » (https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/calvados/caen/caen-homme-condamne-18-mois-prison-dont-9-fermes-avoir-torture-chats-1501975.html).
Interrogé par le Président du tribunal Erik Tamion, l’homme avouera n’avoir éprouvé « ni plaisir, ni satisfaction ». Il poursuivra en ajoutant » Quand je n’en peux plus de consulter mon ordinateur, je pars au hasard. Si j’attrape un chat par le cou, après l’avoir appâté avec de la nourriture je lui luxe les deux pattes avant entre mes genoux. S’il résiste, ça casse. Puis, je passe aux pattes arrières, plus faciles. Après, le chat part à toute allure. Pour moi, la nuit, c’étaient des chats errants, je ne pensais pas faire mal à des familles » (https://www.lamanchelibre.fr/actualite-543425-normandie-le-temoignage-glacant-d-un-tortionnaire-de-chats-devant-les-juges).
Pour l’accusation et les parties civiles présentes, l’homme tente de minimiser les sévices qu’il a fait subir à cette quinzaine de chats. Il est en effet important de rappeler que certains ont été retrouvés en sang, des bouts de langue et des crocs arrachés. Trois des victimes ont même dû être euthanasiées.
Le coupable tente même de se dédouaner en invoquant de possibles effets secondaires du traitement qu’il suit depuis 2013, et dont la dose a été augmentée depuis avril 2018. Ce médicament est connu pour provoquer dans certains cas une addiction aux jeux et une augmentation des pulsions sexuelles. Aucun autre cas lié aux animaux n’a été recensé, et le juge l’a reconnu pleinement capable et responsable de ses actes.
Dans l’hypothèse où le lien entre médicament et sévices aurait été reconnu, il est intéressant de se demander si cela aurait suffit à faire interdire le traitement.
Une réponse à “Tortionnaire de chats : un procès sans précédent”
Malheureusement, nous avons affaire à un personnage non seulement pervers, mais d’une incroyable froideur. Il se plaint dans la presse d’être « harcelé » par des gens qui qui s’arrêtent devant sa maison ( pauvre petit chou !) , son épouse serait malade de stress ( obligée de rester avec un coco pareil, vraiment ?), monsieur a peur pour ses enfants, monsieur a déjà tué un chien, de sang-froid, dans un refuge, mais monsieur veut un procès, pour « liquider » cette affaire et reprendre sa petite vie pépère comme avant ! Et monsieur accuse un médicament ! Il ne regrette pas d’avoir de l avoir fait , il regrette de s’être fait prendre. Et monsieur pense que torturer un chat errant est moins grave que torturer un chat de maître. Sans commentaire.
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